vendredi 5 octobre 2007

La junte purge dans la terreur


A la nuit tombée, la peur s’empare de Rangoun. Une semaine après la répression du soulèvement des moines bouddhistes, les arrestations des participants aux mani­festations se poursuivent dans l’ancienne capitale, le plus souvent la nuit. «D’après nos informations, les arrestations continuent. De nombreux Birmans nous disent qu’une sœur, un frère ou un père ont été emmenés par la police au milieu de la nuit», indique Shari Villarossa, la chargée d’affaires américaine à Rangoun, jointe par téléphone.

Toutes les nuits après le ­couvre-feu (qui est décrété à partir de 22 heures), des véhicules militaires patrouillent en ville en diffusant un mes­sage menaçant : «Nous avons les photos. Nous allons venir vous arrêter.»
Une employée de l’ONU, deux membres de sa famille et un chauffeur interpellés dans la nuit de mercredi ont été libérés hier, a indiqué le principal responsable de l’ONU en Birmanie, Charles Petrie.
Quatre catégories. Selon Bo Kyi, un Birman vivant en Thaïlande qui dirige l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques, des raids ont été lancés, la nuit dernière, sur deux monastères de Rangoun et tous les bonzes ont été emmenés. Ces arrestations ont eu lieu quelques heures après le départ de Birmanie de ­l’envoyé spécial des Nations unies, Ibrahim Gambari, venu pour appeler les dirigeants du pays à stopper la répression.


Source : Liberation